Depuis la réforme PACTE entrée en vigueur en 2019, le Plan d’Épargne Retraite (PER) est devenu la solution de référence pour préparer sa retraite à long terme. En regroupant les anciens dispositifs tels que le PERP, le Madelin ou encore le PERCO, il simplifie l’épargne retraite et la rend plus accessible à tous les profils, qu’ils soient salariés, indépendants ou sans activité professionnelle.
Mais à mesure que le PER s’impose dans les stratégies patrimoniales, une question revient souvent chez les épargnants : peut-on avoir plusieurs PER ? Et surtout, dans quels cas cela peut-il être intéressant ?
Entre les PER d’entreprise ouverts automatiquement par les employeurs et les PER individuels souscrits librement, il est fréquent de cumuler plusieurs contrats sans vraiment le vouloir. Découvrez ce qu'il en est !
Bonne nouvelle pour les épargnants : il est tout à fait légal de détenir plusieurs plans d'épargne retraite. Contrairement à certaines idées reçues, aucune disposition légale ne limite le nombre de comptes épargnes qu’une même personne peut ouvrir ou conserver. Ce principe de liberté s’applique aussi bien aux PER individuels, qu’aux PER d’entreprise (qu’ils soient collectifs ou obligatoires).
Depuis l’entrée en vigueur de la loi PACTE, le PER a été conçu comme une enveloppe souple et transférable, regroupant plusieurs compartiments selon l’origine des versements (volontaires, épargne salariale, versements obligatoires). Cette structure facilite la portabilité des droits entre les différents types de PER, mais ne limite en rien leur nombre.
Ainsi, vous pouvez :
ouvrir un PER individuel de votre propre initiative, auprès d’un assureur ou d’une banque ;
bénéficier d’un PER collectif mis en place par votre employeur actuel ;
conserver un ancien PER entreprise ouvert par une entreprise précédente ;
ou encore souscrire plusieurs PER individuels, selon vos objectifs ou vos préférences en matière de gestion et de supports d’investissement.
Toutefois, s’il est possible d’ouvrir plusieurs PER, cela ne signifie pas que les avantages fiscaux se multiplient. Le plafond de déductibilité fiscale des versements volontaires reste unique et global, peu importe le nombre de PER détenus. Ce point sera détaillé dans une section ultérieure.
Pour bien comprendre comment il est possible — et parfois stratégique — d’avoir plusieurs PER. Ce produit d’épargne n’est pas unique et figé, mais une enveloppe à compartiments qui peut prendre plusieurs formes selon le mode de souscription.
Chaque PER, qu’il soit ouvert à titre individuel ou par une entreprise, est composé de trois compartiments distincts :
Le compartiment individuel :
Le compartiment collectif (PERCOL) :
Le compartiment obligatoire (PERO) :
Même si la loi PACTE a unifié les anciens produits de retraite (PERP, Madelin, PERCO, Article 83), elle n’impose pas l’unicité des contrats. Ainsi, chaque compartiment peut potentiellement être logé dans un contrat différent, selon l’organisme gestionnaire ou les circonstances de votre parcours professionnel.
Il existe deux grandes catégories de PER, qui peuvent coexister :
Le PER individuel
Ouvert librement auprès d’une banque ou d’un assureur.
Deux sous-types :
PER assurance : fonctionne comme une assurance-vie, avec des fonds en euros, unités de compte, et des avantages successoraux.
PER bancaire : s’apparente à un compte-titres, permettant des investissements plus directs et une plus grande liberté de gestion.
Le PER entreprise
Ouvert automatiquement ou sur adhésion volontaire via l’entreprise.
Deux formes :
PER collectif (PERCOL) : accès facultatif à l’ensemble des salariés.
PER obligatoire (PERO) : adhésion imposée à certains salariés ou catégories.
L’un des principaux atouts du PER est son cadre fiscal avantageux. Les versements effectués sur un PER sont en effet déductibles du revenu imposable dans la limite d’un certain plafond, ce qui peut générer une économie d’impôt appréciable.
De plus, l’épargne accumulée sur le PER n’est pas soumise à l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI).
Le PER offre une grande flexibilité. Tout d’abord, il n’y a pas d’obligation de versement : vous pouvez épargner à votre rythme, en fonction de vos capacités financières et de vos objectifs.
De plus, vous avez le choix entre plusieurs modes de sortie à la retraite : en capital, en rente viagère, ou une combinaison des deux.
Un autre avantage du PER est qu’il est possible de transférer l’épargne accumulée sur les anciens produits d’épargne retraite (PERP, Madelin, etc.) vers un PER. Cela peut être intéressant si vous souhaitez bénéficier de la flexibilité et de la fiscalité avantageuse du PER. Il est également possible de convertir une partie de l’épargne salariale (PEE, PERCO) en PER. Cela permet de consolider son épargne retraite sur un seul et même produit.
Toutefois, le PER comporte également des inconvénients qu’il faut prendre en compte avant de souscrire !
Bien que le PER offre une certaine flexibilité, il reste un produit d’épargne à long terme conçu pour la retraite. Par conséquent, un retrait anticipé des fonds peut être sujet à des pénalités fiscales, sauf dans certains cas spécifiques prévus par la loi, comme l’acquisition de la résidence principale ou en cas de coups durs (invalidité, fin de droits au chômage, etc.).
Comme tout placement financier, le PER comporte des risques. En effet, le rendement dépend des performances des supports d’investissement choisis (fonds en actions, en obligations, etc.). Ainsi, le capital investi peut fluctuer, voire diminuer, en fonction de l’évolution des marchés financiers. Il est donc important de bien comprendre ces risques avant de s’engager.
Le PER peut être soumis à différents types de frais : frais d’adhésion, frais de versement, frais de gestion sur le montant des sommes investies, frais en cas de sortie en capital, etc. Ces frais peuvent varier d’un établissement à un autre et d’un contrat à un autre. Il est donc crucial de se renseigner sur ces frais avant de souscrire à un PER.
Au-delà de la simple possibilité juridique, détenir plusieurs PER peut répondre à une véritable stratégie patrimoniale. Cette pluralité permet d’adapter ses choix d’investissement à ses besoins, ses valeurs et son évolution professionnelle. Voici les principaux bénéfices à connaître.
Si cumuler plusieurs PER peut représenter un avantage stratégique pour optimiser son épargne retraite, cela n’est pas sans contraintes ni inconvénients. Il est important de bien les identifier afin de faire un choix éclairé et éviter les erreurs courantes.
L’un des principaux malentendus concerne la fiscalité : ouvrir plusieurs PER ne permet pas de cumuler plusieurs plafonds de déduction fiscale.
Le plafond est commun à tous les PER détenus, qu’ils soient individuels ou issus d’anciens dispositifs (PERP, Madelin, etc.).
Ce plafond équivaut généralement à 10 % des revenus professionnels de l’année précédente, dans une certaine limite.
Même si vous avez 3 PER, vous ne pourrez pas déduire plus que ce plafond global sur votre déclaration d’impôt.
Autrement dit, l’intérêt fiscal ne se multiplie pas avec le nombre de contrats, il se répartit simplement entre eux.
Chaque PER peut facturer des frais :
Avoir plusieurs PER, c’est potentiellement multiplier les frais, parfois au détriment du rendement global.
Cumuler plusieurs PER peut répondre à certains objectifs, mais ce n’est pas la seule voie pour optimiser son épargne retraite. Il existe des alternatives ou stratégies complémentaires qui permettent de gagner en efficacité, en lisibilité ou en avantages fiscaux. Voici les principales options à envisager.
Plutôt que d’ouvrir plusieurs PER, il peut être judicieux de regrouper ses contrats existants en un seul, plus performant.
Pourquoi consolider ?
Simplification de la gestion : une interface unique, un seul interlocuteur.
Réduction des frais cumulés, en particulier les frais de gestion.
Vue d’ensemble claire de son épargne retraite.
Optimisation de la stratégie d’investissement sur un seul contrat bien sélectionné.
Le PER n’est pas la seule enveloppe dédiée à la retraite. Il est pertinent de l’associer à d’autres dispositifs complémentaires, chacun avec ses avantages :
Assurance-vie
Grande souplesse : retrait libre à tout moment.
Fiscalité avantageuse après 8 ans.
Transmission facilitée (régime proche du PER assurantiel).
Investissement par objectifs (retraite, succession, projet).
L’assurance-vie est un excellent outil de diversification à long terme.
Plan d’Épargne en Actions (PEA)
Idéal pour investir sur les marchés européens.
Exonération d’impôt sur les plus-values après 5 ans.
Possibilité de créer un capital retraite plus dynamique, à condition d’accepter un certain niveau de risque.
Autres options patrimoniales
Investissement immobilier locatif, avec des dispositifs comme le LMNP.
Dans ce guide :