S’installer à l’étranger pour sa retraite est un rêve pour de nombreux Français. Que ce soit pour profiter d’un climat plus clément, d’un coût de la vie réduit ou simplement pour découvrir une nouvelle culture, l’expatriation séduit chaque année des milliers de retraités. En effet, selon la DREES, plus d’1,2 million de seniors ont déjà franchi le pas et perçoivent leur pension hors de France.
Mais une question essentielle se pose avant de préparer ses valises : peut-on continuer à toucher sa retraite tout en résidant à l’étranger ? La réponse est généralement oui, mais sous certaines conditions. Si les pensions de retraite classiques sont versées sans restriction de résidence, certaines aides comme l’Allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) sont, elles, soumises à des critères de domiciliation.
Outre le maintien du versement de sa retraite, d’autres aspects doivent être anticipés, comme les démarches administratives, la fiscalité et la couverture maladie dans le pays d’accueil.
Prendre sa retraite à l’étranger est une option de plus en plus populaire parmi les seniors français. Bonne nouvelle : il est tout à fait possible de continuer à percevoir sa pension de retraite tout en résidant hors de France. Cependant, certaines conditions et exceptions sont à connaître avant de s’expatrier.
Les pensions de retraite dites classiques, qu’elles soient issues du régime général (CNAV), du régime des indépendants ou des régimes complémentaires comme l’Agirc-Arrco, peuvent être perçues sans condition de résidence. Cela signifie qu’un retraité peut vivre à l’étranger toute l’année sans que cela n’impacte le versement de sa pension.
En pratique, cela concerne :
Cependant, pour garantir la continuité des paiements, il est nécessaire de signaler son départ aux caisses de retraite concernées et de respecter certaines formalités, comme l’envoi d’un certificat de vie annuel.
Contrairement aux pensions classiques, certaines aides sociales versées aux retraités sont conditionnées à une résidence en France. C’est notamment le cas de :
Pour percevoir ces allocations, il faut résider de manière stable en France et ne pas s’absenter du territoire plus de 6 mois par an (prochaine réforme prévue pour passer à 9 mois). Si un retraité décide de s’installer définitivement à l’étranger, ces aides cesseront d’être versées.
Voici les principales mesures qui ont été validées dans le plan de la réforme des retraites 2023 validée en Commission Mixte Parlementaire le 15 mars et après recours au 49-3 :
Dès lors qu’un retraité décide de s’installer à l’étranger, il est obligatoire de signaler son départ aux organismes de retraite dont il dépend. Etapes à suivre :
Un retraité peut percevoir sa pension sur un compte bancaire local, sous réserve que le pays en question permette le transfert de devises en euros. Il est donc recommandé de vérifier les modalités avec sa banque et sa caisse de retraite avant d’ouvrir un compte.
L’une des obligations principales pour un retraité vivant à l’étranger est l’envoi annuel d’un certificat de vie à sa caisse de retraite. Ce document sert à prouver que le retraité est toujours en vie, évitant ainsi tout risque de fraude ou de paiement indu.
A retenir :
Si ce certificat n’est pas transmis à temps, le paiement de la retraite est suspendu jusqu’à réception du document. Pour simplifier cette démarche, il est désormais possible de transmettre son certificat de vie en ligne via le site officiel de l’Assurance Retraite.
Vivre à l’étranger en tant que retraité implique un changement de statut fiscal qui peut influencer l’imposition de la pension de retraite. Il est donc crucial de bien comprendre où et comment ses revenus seront taxés pour éviter toute mauvaise surprise.
Un retraité qui s’installe à l’étranger ne devient pas automatiquement non-résident fiscal en France. Le critère clé est de savoir où se situe son domicile fiscal.
Vous êtes considéré comme résident fiscal français si :
Si vous remplissez au moins une de ces conditions, vous restez imposable en France sur l’ensemble de vos revenus.
L’imposition des pensions dépend de la convention fiscale entre la France et le pays de résidence.
Cas 1 : Vous vivez dans un pays avec une convention fiscale avec la France
Cas 2 : Vous vivez dans un pays sans convention fiscale
Les pensions de retraite perçues à l’étranger ne sont pas toutes soumises aux prélèvements sociaux comme en France.
Si vous êtes résident fiscal étranger :
Si vous restez résident fiscal français :
Si vous êtes résident fiscal en France
Si vous êtes résident fiscal à l’étranger
Lorsque l’on décide de prendre sa retraite à l’étranger, il est essentiel de bien anticiper sa couverture santé. En fonction du pays de résidence, les retraités peuvent bénéficier du système de santé local, d’une assurance privée ou encore conserver un lien avec la Sécurité sociale française sous certaines conditions.
Si vous vivez dans un pays de l’Union européenne (UE), de l’Espace économique européen (EEE) ou en Suisse, vous pouvez bénéficier du système de santé local tout en restant rattaché à la Sécurité sociale française.
Comment bénéficier de la couverture santé dans ces pays ?
Certains pays hors UE ont signé des accords de Sécurité sociale avec la France. Ces accords permettent une prise en charge partielle ou totale des soins médicaux.
Exemples de pays ayant un accord avec la France :
Comment ça fonctionne ?
Si vous partez vivre dans un pays qui n’a pas d’accord de Sécurité sociale avec la France (ex. : Thaïlande, Mexique, Afrique du Sud), vous ne serez plus couvert par la Sécurité sociale française.
Solutions possibles pour être couvert :
Dans ce guide :